Rédigée lors du changement de direction de 2005, et malheureusement toujours d'actualité en septembre 2008, cette pétition exprime le mécontentement des auditeurs de France Culture qui souhaitent que la chaîne renoue avec sa vocation culturelle.
Rédigée lors du changement de direction de 2005, et malheureusement toujours d'actualité en septembre 2008, cette pétition exprime le mécontentement des auditeurs de France Culture qui souhaitent que la chaîne renoue avec sa vocation culturelle.
|
La pétition a été envoyée à ses quatre destinataires le 9 février 2006, sans aucun résultat, à part des dégradations supplémentaires. Vous pouvez cependant continuer à la signer. Pour écrire directement au directeur de France Culture voici l'adresse : Monsieur le Directeur de France Culture, SOS France Culture et le questionnaire à compléter sur la grille des programmes 2005 |
Il est temps en effet de refermer la parenthèse 1999-2005, aventure
qui a transformé en "radio comme les autres" (1) un fleuron
de l'art radiophonique. France Culture ne remplit plus son rôle d'université
populaire : à l'antenne le savoir, la connaissance, les cultures
du passé ont largement diminué au profit des débats
sur l'actualité la plus immédiate. Après cette destruction
maquillée en "modernisation", il apparaît que la
grille ne doit plus être confiée à une seule personne
qui impose autoritairement sa vision de la culture et du patrimoine. De
ce fait la consultation des auditeurs et des associations d'auditeurs semble
désormais indispensable pour reconstruire une grille de qualité.
[NB : ce texte a été écrit en 2005 et retouché en 2008.]
La nouvelle Direction pourrait privilégier les trois axes de réflexion suivants :
- repenser la grille en termes d'art radiophonique, et notamment rétablir la prééminence des documentaires et fictions soigneusement préparés et montés par les producteurs tournants qui ont fait la réputation de la chaîne.
- renoncer à la compression qui dénature le son, tout comme France Musique y a renoncé.
- abolir le principe généralisé de zapping sonore actuellement organisé par certaines émissions, dans leur structuration même ("les matins de FC") ou bien du fait du rythme imposé par l'interviewer ("tout arrive", "travaux publics") qui transforme le dialogue en bavardage diffluent.
- rendre à l'habillage sonore de France Culture la discrétion qui fut la sienne, en supprimant les jingles racoleurs et les longs "tunnels" d'auto-promotion ou de partenariat calqués sur l'esthétique publicitaire.
- redonner au style vocal, à la correction de la prononciation et de la langue, à la richesse de l'expression, l'exigence de qualité qui fut la marque de fabrique de la chaîne.
- restaurer la part d'émissions culturelles que les auditeurs sont en droit d'attendre d'une chaîne dite culturelle, en rendant à ces émissions un format et une durée adaptées à leur objet.
- réduire la part de programmes de flux et de direct, en prise sur l'actualité politique et sociale immédiate. Revoir, en particulier, les contenus et les finalités des magazines des tranches horaires 7h-9h, 12h-14h, 18h-19h30, et des programmes de soirée.
- ramener l'actualité à sa juste mesure sur une chaîne culturelle (bulletins concis de 5 à 15 minutes maximum).
- remettre en question la politique de partenariat avec des média privés généralistes, qui nuit à l'indépendance des contenus de la chaîne (Le Monde, Le Figaro, l'Express, Télérama, Nouvel Obs...).
- redonner son vrai sens et sa liberté de parole à la critique littéraire, artistique et cinématographique. Cesser de confondre critique, bavardage promotionnel et "partenariats-parrainages", de règle depuis 1999. Cesser de faire de France Culture un simple agent de médiation de l'industrie culturelle.
- revenir sur la suppression récente, ou la dénaturation, d'émissions plébiscitées par les auditeurs dans des domaines aussi variés que la poésie, la musique, l'humour, le savoir, les sciences, la littérature, les artistes, les régions... (Poésie sur parole, les Chemins de la musique, les Décraqués, les Chemins de la connaissance, Tire ta langue, De bouche à oreille, Pince-oreille...).
- redonner une véritable diversité à l'offre des programmes : en sortant du tout contemporain, du présentisme, des sujets d'actualité, amplement abordés sur toutes les autres stations ; en réduisant l'ampleur et la fréquence des semaines ou des journées monothématiques.
- limiter le nombre de multidiffusions, signe alarmant du manque d'idées et de créativité de la grille actuelle.
- rétablir des programmes ambitieux accessibles à tous sur la chaîne hertzienne, les deux web-radios semblant témoigner du renoncement à une grille hertzienne de qualité au profit d'un illusoire "tout à la carte".
- recentrer la chaîne sur sa mission de service public telle qu'elle est définie dans les textes officiels et rétablir son rôle de transmission de la culture et des savoirs. Redéfinir les missions d'une radio de création et de diffusion, non assujettie aux modes de l'actualité.
- replacer l'esprit d'initiative au centre des choix éditoriaux. Créer, lancer l'événement plutôt que relayer une actualité culturelle déjà couverte par de nombreux autres médias.
- remettre en question la doctrine radiophonique de la Direction sortante : primat des émissions en direct qui nient l'art radiophonique ; relégation du patrimoine et de la culture aux marges de la radio hertzienne ; contenus en prise sur l'actualité ; missions "citoyennes" de la radio.
- rétablir une ambiance sereine de travail, sans évictions brutales de personnel ; recruter les producteurs et collaborateurs sur le critère de la compétence et non sur celui de la notoriété médiatique ou du "copinage" ; faire de la connaissance de l'histoire de la chaîne un critère de choix, afin d'éviter l'embauche de journalistes qui dans leur ignorance importent la superficialité du style télévisuel.
- augmenter l'audience sans rien sacrifier de la qualité de la programmation.
- restaurer des relations de dialogue et de confiance avec les auditeurs et les associations représentatives d'auditeurs, autrement que sur le mode d'opérations médiatiques sans lendemain comme l'ont été les deux tchats de 2004 et 2005.
- les recommandations de cette pétition ont toutes prouvé leur valeur et leur efficacité auprès du grand public. Citons la RTBF, la Radio Suisse Romande, ou la BBC comme autant d'exemples de mise en pratique de ces principes : leurs stations, à contenu culturel ambitieux, sont immensément populaires, et continuent d'utiliser ces recettes avec un succès toujours renouvelé.
(1) Interview de Madame Laure Adler dans le supplément TV du Monde (9 juillet 2004)
Cette pétition est née en juin 2005, à l'initiative d'un petit groupe d'auditeurs mécontents de l'évolution récente de France Culture. Vous pouvez nous contacter en cliquant sur la case contact.
Signez la pétition !
À ce jour
2188
personnes
ont signé
la pétition en ligne. Faites connaître l'adresse sosfranceculture.free.fr
à vos proches et encouragez-les à la transmettre. Parlez-en
sur les forums et dans les groupes de discussion consacrés à
la culture, la création littéraire, la radio, la politique
culturelle, etc. Mettez un lien sur votre site.
Pour plus d'informations sur le devenir de France Culture, vous pouvez
consulter les liens suivants :
- France Culture. La destruction programmée d'une université populaire, un livre qui fait le point. - DDFC : le site Défense de France Culture et les archives de son forum - RACCFC : le Rassemblement des Auditeurs Contre la Casse de France Culture - Decraques.ouvaton.org : pétition pour le rétablissement de l'émission Les Décraqués - AFC : Association des auditeurs de France Culture - Acrimed : Action Critique Média - voir aussi leur actualité sur France Culture - Délit d'initiés : pétition mise en ligne dès 1999 |